Thursday, September 30, 2010

Yi Bang

Après quatre heures de bus et six heures de marche, me voilà enfin arrivé à Yi Bang. C'est une des six grandes montagnes à thé. La plus au nord et aussi la plus reculée. Après le dernier hameaux, il n'y a plus de route, ce n'est que de la jungle et des montagnes sur trente kilomètre: un trou sur la carte.




En réalité, la zone appelée Yi Bang est très vaste (environ 360km²). J'ai visité le Yi Bang Zhai. Peu de circulation sur la route mal entretenue qui mène à ce village. En six heures, j'ai croisé une quinzaine de véhicules tout au plus.



Aux alentours d'Yi Bang, la zone est très préservée. Pas de grandes plantations, pas d'Hévéas... Cela dénote un peu avec Yi Wu. Si Yi Bang fait partie des six grandes montagnes à thé, cela reste une zone assez peu fréquentée. C'est le premier endroit où l'on me dit qu'on voit peu d'étrangers. Ici, la vie est tranquille. On ne fait pas dans l'intensif. Ce village est peuplé en majorité de Yi. Cette ethnie est peu représentée dans le Banna: ils viennent du nord, près de Kunming. D'ailleurs, les Yi de Yi Bang ont oublié leur dialecte, ils utilisent le dialecte Han.


Un des jardins de thé, à une demi-heure de marche du village est un des plus beaux qu'il m'ait été donné de rencontrer. L'environnement est très naturel, éloigné des habitations. Il est défriché deux fois par an, pour les récoltes.



On se croirait dans un autre monde

La pente est très abrupte dans ce champs
Les théiers ont beaucoup d'espace pour se développer. La pente est importante, un ruisseau traverse la zone. Les théiers sont assez grands. Deux variétés se côtoient: grande feuilles et feuilles moyennes. Une belle biodiversité. Des conditions qui me semblent idéales.




Les méthodes de manufacture restent très artisanales: tout est fait à la main. Cela pose parfois des problèmes: certains producteurs peu consciencieux utilisent le même wok pour faire la cuisine et le Sha Qing. Si j'adore retrouver la cuisine du Banna dans mon bol, j'aime moins la sentir dans ma tasse...

Ici, le séchage est effectué dans la cour de la maison
Dans ces zones reculées, on rencontre beaucoup de problèmes de séchage et de stockage. Les odeurs extérieures entrent dans la feuilles. Il faut éviter de faire sécher les feuilles sur le toit de la porcherie!

Les producteurs du Banna sont livrés a eux-même: la plupart n'ont jamais été formés à la manufacture. Je constate que les conditions d'hygiène varient selon les villages et les ethnies. Il serait bénéfique pour tout le monde que des conseillers visitent les village pour former les producteurs. Je suis étonné que la Chine, qui pourtant a un bon système agricole, ne mette pas en place ce genre de chose.

Yi Bang: la vie naturelle, loin de tout. Je retournerai volontiers dans cette endroit si envoûtant et plein de papillons.

1 comment:

  1. Sublime cette photo de papillon. Un brin de poésie au milieu de la jungle.

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